État des lieux de l’asile en Isère 2019 : Devenir « fou » : une réponse normale à une situation anormale?
L’accès aux soins a toujours été un des axes de recherche de l’Observatoire. Or, dans les états des lieux précédents, l’accès à la procédure ou aux conditions matérielles d’accueil ont été analysés de façon plus approfondie.
Dans un contexte où le nombre de personnes en demande d’asile dans les permanences est de plus en plus important (jusqu’à 350 personnes), en raison de la complexification du cadre juridique, notamment, la violence produite par les conditions de non-accueil (absence d’hébergement, de moyens de subsistance, discours stigmatisant) se traduit par une augmentation forte de la souffrance psychique des personnes en demande d’asile.
Il sera question de souffrances psychiques et de souffrances psycho-sociales que Didier Fassin définit comme « une manière particulière de souffrir par le social, d’être affecté dans son être psychique par son être en société ». Lorsque la détresse psychologique est liée à une causalité sociale, elle est appelée souffrance psycho-sociale (ou souffrance psychique d’origine sociale). La clinique psychosociale considère toutes les situations qui engendrent l’exclusion et la précarité sociale : pauvreté, absence de logement, perte de liens familiaux et/ou sociaux, perte du travail, perte de tout ce qui donne un statut, une reconnaissance d’existence, une valeur, qui permet d’être en relation.